Le peintre sénégalais Souleymane Keïta (1947-2014), brillant talent de la deuxième génération des artistes modernes d’Afrique, s’est éteint en été 2014.
Tandis que les artistes de la première génération de l’art moderne africain atteignent la maturité vers la fin de l’époque coloniale (des années 1930 aux années 1950) et ont pour la plupart vécu leurs expériences formatives en milieu métropolitain et/ou dans les écoles d’art africaines alors dirigées par des Européens, la deuxième génération est largement née des académies nationales d’art fondées en Afrique à la suite des mouvements d’indépendance.
Cette génération bénéficia de sources d’inspiration multiples et internationales qui dépassaient, de loin, les seules influences des anciens pouvoirs coloniaux. La carrière de Souleymane Keïta suit ce modèle.
L’artiste a reçu sa formation dans les institutions d’art mises en place par l’État sénégalais au début des années 1960, et démarra sa pratique professionnelle sous le patronage gouvernemental assuré par le président Léopold Sédar Senghor au cours des années 1960 et 1970.
En 1980 Souleymane Keïta déménagea à New York, et dès lors, l’évolution de son art fut fortement marquée par ses expériences de partage avec les artistes afro-américains qu’il rencontra là.
C’est de retour sur l’Île de Gorée, au Sénégal, en 1985, que Keïta se lança dans la phase productive la plus mature de sa carrière.
Pendant cette période, il produisit des séries extraordinaires de dessins sur papier et de peintures sur toile et sous verre.
Photos : ©Serge Villain
Texte : Joshua I. Cohen